Dans la Réserve sanitaire, les élèves de l’Ecole Pasteur-Cnam de santé publique mobilisés face à l’épidémie de COVID-19
Animée par Santé publique France, la Réserve sanitaire est une communauté de professionnels de santé volontaires et mobilisables par l’État. Capable d’intervenir dans un délai très court, la Réserve sanitaire tient à disposition un large éventail de compétences pour venir en renfort lors de situations sanitaires exceptionnelles, comme la crise de la COVID-19.
Missions dans le cluster de l’Oise dans la Réserve sanitaire
Un élève du mastère a été mobilisé par la Réserve sanitaire sur l’ARS des Hauts-de-France fin février 2020, avec plusieurs objectifs : aider au contact-tracing des cas confirmés de COVID-19 suite à l’identification d’un cluster dans l’Oise, mettre en place une plateforme de prise en charge médicale pour les habitants de la zone concernée par ce cluster, et réaliser une enquête épidémiologique pour identifier les chaînes de transmission de secondaire et étudier la dynamique évolutive de ce foyer, projet réalisé en collaboration avec l’Institut Pasteur et Santé Publique France.
La mise en place de la plateforme médicale a nécessité la création d’une équipe constituée de membres de la réserve sanitaire capable d’assurer un premier contact par téléphone et d’orienter selon un algorithme prédéfini vers un centre ambulatoire où un médecin assurait une consultation. L’objectif de cette plateforme était de soulager le SAMU rapidement saturé en appel ainsi que les médecins généralistes, tout en assurant une mission d’information auprès de la population. Pour cela il a notamment fallu définir l’algorithme, coordonner les acteurs et assurer une évaluation quotidienne de la plateforme pour optimiser son fonctionnement.
En parallèle, l’enquête épidémiologique réalisée sur deux établissements scolaires de la région où des chaînes de transmission avaient été identifiées a nécessité une coordination entre Santé Publique France qui a assuré l’identification des individus, leur convocation, et une évaluation médicale sur site, et l’Institut Pasteur pour réalisation d’un protocole de recherche séro- épidémiologique du virus Sars-Cov-2 au sein de ce cluster, avec rédaction préalable du protocole. Cette enquête a nécessité une disponibilité au quotidien pour assurer son bon déroulement, notamment concernant les ressources matérielles et humaines.
Un compte-rendu quotidien de l’enquête était réalisé à Santé publique France, avec au total 848 personnes convoquées, 716 présentes, 688 incluses, réalisation de 106 PCR et 176 sérums prélevés.
Le projet de recherche porté par l’Institut Pasteur est toujours en cours avec une deuxième session de collecte de données cliniques et prélèvements sanguins pour sérologie à un mois d’intervalle, qui permettra d’affiner les premières conclusions.
Les résultats de cette étude permettront d’améliorer nos connaissances du SARS-CoV-2, la dynamique des premières chaînes de transmission et nous donnerons des éléments pour adapter notre gestion des risques épidémiques.
Simon Rolland et l’équipe de la Réserve sanitaire
Missions dans la Réserve sanitaire en Bretagne à la suite de l'émergence du variant B.1.616
En avril 2021, un groupe d’étudiants du Mastère spécialisé de santé publique de l’Ecole Pasteur-Cnam a pu se rendre à l’Agence Régionale de Santé (ARS) Bretagne pour travailler avec la Réserve sanitaire. Le travail des étudiants du Mastère spécialisé avait pour objectif de soutenir le traçage des contacts (contact tracing) dans le cadre de l’apparition d’un nouveau variant du SARS-CoV-2 en Bretagne.
Un variant du virus SARS-CoV-2 avait, en effet, été détecté à Lannion (Côtes-d’Armor), où un cluster hospitalier avait été repéré à la fin du mois de février 2021. Classé comme « variants à suivre » par Santé publique France le 14 mars 2021, ce variant aussi appelé VOI B.1.616, pour « variant of interest B.1.616 », ou encore variant 20C/655Y.
Jennifer Howard faisait partie du groupe d’étudiants du Mastère spécialisé de santé publique ayant choisi de se rendre sur place pour participer au contact tracing de ce nouveau variant. Elle ainsi travaillé au sein de l’ARS Bretagne, auprès de la Réserve sanitaire, pendant trois semaines.
Jennifer a participé à la gestion et à l’analyse des données liées au suivi des contaminations au variant VOI B.1.616. Elle a ainsi travaillé au management des données des cas confirmés et des cas suspects des différents clusters identifiés. Avec d’autres étudiants du Mastère spécialisé, le rôle de Jennifer a également consisté à produire des rapports quotidiens pour le Directeur de l’ARS et à travailler avec Santé publique France en réalisant des tableaux et graphiques de synthèse, jusqu’à l’arrivée d’équipes dédiées. D’autres étudiants de l’Ecole Pasteur-Cnam, également présents à l’ARS Bretagne en avril 2021, ont participé aux appels téléphoniques nécessaires au suivi des contacts.
Jennifer Howard : mission de contact tracing sur le variant VOI B.1.616 du SARS-CoV-2 à l'ARS Bretagne en avril 2021
Pour Jennifer, dont le parcours antérieur au Mastère spécialisé était celui d’une formation de recherche en biologie, cette expérience au sein de la Réserve sanitaire s’est révélée des plus enrichissantes. Cette mission lui a permis d’acquérir – de l’intérieur – une meilleure compréhension des rouages des services de santé publique. Cette expérience à l’ARS Bretagne a également renseigné Jennifer sur les secteurs d’activité pouvant l’intéresser dans le cadre de son parcours professionnel.